Villes olfactives, villes affectives | Cartes | Scoop.it

La ville est souvent perçue comme un environnement bâti, compact, où l’expérience de l’espace demeure essentiellement visuelle. Mais l’espace, il faut le rappeler, est à la fois masculin et féminin. Il existe « un » espace, celui des objets construits, et « une » espace, pareil à la barre du clavier créant le blanc typographique qui permet aux mots de s’agencer pour donner un sens à la lecture. Cet espace féminin, l’espace du mouvement par excellence, est un « vide » empli d’ombres et de couleurs visuelles, mais aussi de sons qui se réverbèrent, de surfaces que l’on touche, de températures qui nous saisissent et d’odeurs qui nous enveloppent. C’est toute l’essence d’une ville qui est contenue entre ses parois, dans le négatif de son plan.

De plus en plus de chercheurs s’intéressent à ces villes invisibles et impalpables, capables de susciter chez nous des émotions bien plus complexes que  celles provoquées par la simple  vue. En effet, la chaîne de réactions permettant l’odorat mobilise les aires du cerveau spécialisées dans l’identification et la conscientisation d’un message, dont l’hippocampe en est le siège de la mémoire émotionnelle et du plaisir. Le sens le plus proche des émotions serait donc l’odorat. Pourtant, on estime aujourd’hui qu’il est l’un des sens les moins développés chez l’homme, qui, au cours de l’évolution, aurait perdu bon nombre de ses gènes olfactifs.