Your new post is loading...
Cet article propose une analyse comparative de six applications dédiées à la cartographie des récits sur Internet. À travers la mise en carte du récit de vie d’un réfugié rwandais, trois grandes familles d’applications cartographiques ont été identifiées : les applications simples permettant de représenter cartographiquement des histoires de manière uniformisée (par exemple, Tripline et Google Tour Builder) ; les applications plus sophistiquées et plus directement liées au monde des SIG permettant non seulement de raconter des histoires variées à l’aide de cartes, mais aussi d’utiliser la carte comme outil d’analyse spatiotemporelle des récits (par exemple, ESRI Story Maps et MapStory) ; enfin les applications plus orientées vers la recherche qui abordent les récits comme autant de bases de données dont l’analyse peut nous aider à mieux comprendre les lieux, leurs géographies intimes et personnelles, ainsi que la structure des récits qui s’y réfèrent (par exemple, Atlascine et Neatline).
La ville est souvent perçue comme un environnement bâti, compact, où l’expérience de l’espace demeure essentiellement visuelle. Mais l’espace, il faut le rappeler, est à la fois masculin et féminin. Il existe « un » espace, celui des objets construits, et « une » espace, pareil à la barre du clavier créant le blanc typographique qui permet aux mots de s’agencer pour donner un sens à la lecture. Cet espace féminin, l’espace du mouvement par excellence, est un « vide » empli d’ombres et de couleurs visuelles, mais aussi de sons qui se réverbèrent, de surfaces que l’on touche, de températures qui nous saisissent et d’odeurs qui nous enveloppent. C’est toute l’essence d’une ville qui est contenue entre ses parois, dans le négatif de son plan. De plus en plus de chercheurs s’intéressent à ces villes invisibles et impalpables, capables de susciter chez nous des émotions bien plus complexes que celles provoquées par la simple vue. En effet, la chaîne de réactions permettant l’odorat mobilise les aires du cerveau spécialisées dans l’identification et la conscientisation d’un message, dont l’hippocampe en est le siège de la mémoire émotionnelle et du plaisir. Le sens le plus proche des émotions serait donc l’odorat. Pourtant, on estime aujourd’hui qu’il est l’un des sens les moins développés chez l’homme, qui, au cours de l’évolution, aurait perdu bon nombre de ses gènes olfactifs.
Cette cartographie des États-Unis permet d’entamer une réflexion autour du voyage américain, de l’écriture américaine et de l’histoire américaine.
Avec l'aide de quatrième poète lauréat de Toronto George Elliott Clarke , Bibliothèque publique de Toronto a créé une nouvelle façon d'explorer la ville à travers la poésie. Comment utiliser la carte ? Sélectionnez un marqueur de carte pour voir des extraits de poèmes associés à cet endroit. Suivez les liens pour emprunter les livres de poésie de la bibliothèque. Ajouter un poème Cette sélection de poèmes est que le début. Si vous connaissez un poème Toronto vous souhaitez voir figurer, nous dire à ce sujet.
Céline Souleille enseigne à l’école Pierre et Marie Curie dans un quartier en rénovation de Floirac près de Bordeaux. En liaison avec des enseignants du collège Nelson Mandela, elle a mené un travail original de géolittératie pédagogique et poétique : les élèves partagent des photos via le réseau Babytwit et s’en inspirent pour écrire des haïkus, ils enregistrent des mises en voix de leurs créations avant de les épingler avec Umap sur la carte OpenStreetMap du quartier par eux actualisée. Le projet s’avère particulièrement formateur et stimulant : les élèves deviennent acteurs de leur territoire et de leur langue, les écoliers et les collégiens collaborent pour découvrir la culture du partage et du bien commun propre à internet. Une nouvelle carte contributive a d’ailleurs été lancée autour des « recettes du monde » : la grammaire s’y fait savoureuse et la géographie, vivante. A travers toutes ces activités de cartographie numérique, l’Ecole fortifie une de ses missions : apprendre à habiter le monde.
Les romans du prix Nobel sont pleins de noms de rue, de lieux, de stations de métros, d'hôtels. Suivez le guide. Tentons cette expérience étrange, mais pas forcément contre-nature : reprendre un à un les romans de Patrick Modiano, les lire cette fois à la verticale (sacrilège!), s’arrêter sur chaque nom et numéro de rue, les consigner sur un carnet.
|
La carte de géographie est un élément important du matériel scolaire à l’école de la troisième République : nous citerons l’article « géographie » du dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson (1° édition, 1882-84) (un article important de neuf pages en deux colonnes de Fr.Scrader). Comme on le sait, le renouvellement de l’apprentissage de la géographie est devenu un enjeu capital : « Deux causes, l’une particulière à la France, l’autre plus générale, ont attiré l’attention publique et les efforts des pédagogues sur la géographie. La première cause[…], c’est la guerre de 1870. Il nous est resté de nos désastres, outre la douleur, un certain sentiment d’humiliation : l’étranger était géographiquement mieux préparé à envahir notre sol que nous à le défendre[…] »
Via Géographie de la Ville en Guerre, Vincent Lahondère
Gouffre de Padirac (photographie - V.Lahondère) « Que nos élèves prennent conscience des nouvelles formes d’expression me paraît un des défis majeurs de l’enseignement des lettres au 21ème siècle, car relever ce défi aujourd’hui c’est leur donner les moyens d’exprimer leur propre mode de présence au monde. » Les 2ndes de Caroline Duret, professeure de lettres à l’Institut International de Lancy, ont ainsi exploré poétiquement et numériquement Genève. Textes composés tout au long d’un parcours en tramway, ou faisant parler des rues de la cité, ou agrégeant des mots de la ville : les créations, belles, multimédias, formatrices, exploitent pédagogiquement et littérairement les possibilités qu’offrent en particulier les tablettes et la cartographie. Le cours de français devient alors un « fablab poétique », riche de bien des invitations : amener les élèves à faire une expérience authentique de la langue et de la littérature, prendre la mesure des nouvelles façons de lire et d’écrire que favorise le numérique, faire résonner en classe les créations artistiques les plus contemporaines…
La carte est un outil de connaissance et un déclencheur d’imaginaire : et si à l’heure où elle se consulte et se fabrique en ligne elle devenait aussi un support d’écriture ? Le numérique offre de nouvelles façons d’écrire, donc de s’approprier le monde. En témoigne un outil fréquemment utilisé par les internautes : les cartes en ligne, que chacun peut explorer et personnaliser à sa guise et qui peuvent même devenir un support de l’écriture. Caroline Duret, professeure de lettres, a ainsi mené avec des lycéens de Chambéry un foisonnant projet de géolittératie : « Les peintres de la vie moderne 2.0 ». A l’instar de Baudelaire faisant de la ville un territoire où renouveler la poésie, les élèves sont invités à explorer tout à la fois Londres et les nouvelles formes d’écriture du 21ème siècle. Au final, une carte collective recueille leurs productions diverses, créatives et multimodales. Le projet nous lance une belle invitation à réinventer avec le numérique la didactique de l’écriture : il montre comment l’Ecole peut faire de la littérature non plus un simple objet scolaire mais bien une vraie « rencontre entre soi et le réel ».
L'émotion cartographique dans le Londres victorien est un projet de crowdsourcing conçu pour élargir les possibilités de recherche dans le domaine des sciences humaines. Le projet a invité des participants anonymes afin d'annoter des extraits de romans publiés principalement à l'époque victorienne, décrivant les endroits de Londres d'une manière effrayante, heureuse ou impassible. Ces données de la foule nous a permis de générer les cartes que vous trouverez ici, révélant une géographie émotionnelle inédites de Londres victorien. (...) Ce projet a été mené par une équipe de recherche du Laboratoire littéraire de Stanford avec le soutien généreux de la Fondation Andrew W. Mellon. (...) Le projet vise à analyser la façon dont l'espace physique et les constructions fictives de localisation ont travaillé pour organiser et représenter l'évolution des expériences de Londres tout au long des XVIIIe et XIXe siècles, une période marquée à la fois par la rapidité de l'urbanisation et le développement du roman. Plus précisément, le projet vise à cartographier les émotions associés à des lieux urbains dans la fiction de Londres.
Combien de romans ont commencé par l’étude attentive et obstinée d’une carte de géographie ? Océans, montagnes, fleuves ou plaines, pays mystérieux ou Atlantide, îlots minuscules ou déserts infranchissables, ils flottent, signes de l’irréel entre les codes graphiques. Ce sont des Terres du Milieu insituables, brouillées, matrices composites, dotées de mille imperfections. L’auteur d’un tel imaginaire déploie des stratégies où sa liberté finit par confronter son désir. L’espace creux, disponible à tous les surgissements du néant, ne dérobe alors plus sa nature vide, lorsqu’apparaissent ces globes oculaires où miroite l’obsession. Car toute conquête est celle d’une présence, celle du quêteur, marcheur ou fantassin, même, et peut-être surtout, s’il exprime sa terreur.
S’approprier le monde par les mots et par les cartes : c’est le beau défi de cartographie littéraire que se sont lancés des lycéens durant cette année 2013-2014. A Brest, les premières L du projet i-voix ont mené diverses expériences de géolittératie pour représenter un espace tout à la fois réel et imaginaire, pour mieux habiter les œuvres ou pour réenchanter la vie : cartographie théâtrale (photographies de Florence « prises par » des personnages de la pièce Lorenzaccio et « miroirs » de leur âme), artistique (tirades géolocalisées de Lorenzo sur le point de décapiter des statues de la Renaissance), poétiques (kaléidoscope verlainien de souvenirs rêvés d’un voyage en Italie). A Chambéry et à Londres, à la manière des poètes du XIXème et en particulier de Baudelaire, les secondes de Caroline Duret ont mené des ateliers de poésie urbaine et déambulatoire : ces « peintres de la vie moderne 2.0 » s’emparent de la ville sous le signe d’une modernité poétique propre au 21ème siècle, donc à travers une culture numérique qui propose de nouveaux moyens de construction du texte (réalité augmentée, liens hypertextuels, vidéo-poèmes…).
|
Un excellent article qui fait le point sur la cartographie des récits